La notion de "stress" aujourd’hui largement galvaudée mérite qu’on revienne plus précisément sur ce qu’elle recouvre.
On doit l’introduction de ce mot "stress" en médecine aux recherches de l’endocrinologue Hans Selye dans les années 1950.
En effet en 1956 H.Selye publie un livret "Le Stress et la Vie" dans lequel il expose le syndrome général d’adaptation constitué d’après lui de 3 phases :
La réaction d’alarme, la phase de résistance et la phase d’épuisement
La première phase est intense, immédiate. Elle mobilise toutes les capacités neuro-hormonales de l’individu. La seconde phase, celle de la résistance évoque la capacité d’adaptation de l’organisme aux sollicitations extérieures. Enfin, la 3ème séquence, la phase d’épuisement, qui intervient lorsque le corps a vidé ses réserves et ne parvient plus à s’adapter.
Si l’ampleur de l’événement stressant ne dépasse pas les capacités de réponses normales, l’organisme n’en subira pas les conséquences. A l’inverse si les ressources de cet organisme sont insuffisantes, s’il ne peut faire face à la quantité de stress qu’il doit gérer, des problèmes de tous ordres sont susceptibles de survenir. L’organisme entre alors dans un cercle vicieux, le système d’adaptation s’épuise, le corps a vidé ses réserves et ne parvient plus à s’adapter.
H.Selye a dmontré que le phénomène de stress est un dispositif de vigilance salvatrice et que la sur-vigilance est dommageable lorsque la quantité de demandes dépasse la capacité de réponse du sujet.
Dire que le "stress" est utile exige des explications. D’abord il permet à la personne de savoir où elle en est de ses ressources, de son positionnement, de sa capacité à accepter ce qui est.
Lorsque ce "test stress" aboutit à un effet comme perçu positif alors il est d’usage de parler de "bon stress", en revanche lorsque les réponses sont indaptées, trop intenses, et surtout lorsqu’elles s’installent dans le temps, lorsque le relâchement ou la réaction de détente tarde à se produire, même après la disparition du facteur déclenchant, alors il est convenu d’évoquer un stress négatif.
Le stress est ainsi une réaction utile du corps et de l’Etre puisqu’il renseigne la personne sur ses capacités d’adaptation et d’ajustement à son environnement.
Le stress ne se limite pas à une affaire biologique, c’est aussi une affaire de mémoire, de conditionnement, de résistance au changement, d’émotions, de lien social, de possibilité de donner du sens à la Vie.
Le verbe "to stress" signifie en anglais "mettre en évidence, faire ressortir". Le stress aurait donc aussi cette fonction de capter notre attention et d’une certaine façon nous inciter à aller voir...ce qui se passe à cet endroit là...
Le stress nous interpelle, nous questionne, nous invite à vérifier la justesse, la compatibilité de notre organisme avec la situation présente.
Peut-être aurions-nous préféré ne pas vivre cette tension car celle-ci nous éloigne d’un consensus que nous avons longuement préparé et installé mais voilà la Vie et sa dynamique consent peu d’égards à ce qui stabilise et s’immobilise !
Nous pouvons certes "oublier" cette tension, la nier , mais il est possible aussi de l’accepter de l’accueillir et de la laisser trouver sens en nous.